Je regarde des photos de mon ancien lycée, et je me fais rattraper comme un bleu par mes souvenirs armées d’épée en plastique. J’ai beau galopé dans le désert adulte, les indiens adolescents sont trop rusés pour moi. PEut-etre parce qu’ils avaient la classe, l’insouciance sauvage, la naïveté des prairies à perte de vue.
Les pétards me pettent dans les doigts, je me prends des chataïgnes dans la tronche, les filles en ont marre et évite ces batailles puériles dés le collège, “sweet dreams” est sorti. Sur les photos de classe, année après année toujours le même décor, les mêmes arcades en brique. Et ces visages qui restent familiers, comme croisés hier au même endroit dans la cour. Croisés à l’age plastique, où un rien imprègne définitivement la mémoire, sous l’émotion vitrifiante. Rien depuis? Si, énormément bien sûr, mais certaines sédiments avec le temps ont le pouvoir d’être ici et là-bas simultanément, or et carbone, fossile et en un seul regard aussi vivant qu’un des multiples présents. un cadeau un fardeau parfois, un bigbang. Tant de choses sont nées à ce moment, nées de petits riens dans ce théatre où nous pensions infiniment naïfs ne jouer aucun mensonge encore , nous tentions d’être nous-même adolescent si sensible, pur et entourbillonné… Tant de promesses faites dans le silence intérieur quasi-religieux, des promesses dans la rage, dans la colère, dans les pleurs, dans les cimetières, sous la pluie, sous un walkman (qu’estce donc?!..), en séchant les cours, en montant à la capitale, fausse fugue à droite à gauche, rendez-vous parfumé manqué éternellement, rose fanée, élan lointain des causes pures si iréèlles maintenant et pourtant quel carburant! Intact, tout cela est intact, je ne suis qu’un oignon, et chacun de mes moi passé est une pelure! Il suffit de s’éplucher en versant quelques larmes douces pour se rencontrer dans la cour de recré, comme au jour des premiers amis.