Faire et refaire

Faire et refaire, enième version des paroles de ces 2 chansons qui me taraudent. Travailler et creuser jusqu’à retrouver la spontanéité du premier jet. Travailler à être spontané, paradoxe. Trouver le bon alliage, simplicité du premier accès au sens du texte, et résonnances multiples , et alors que l’auditeur est rassuré et touché, pris dans mes filets, je peux passer à la phase 2 de l’horrible tactique, le croche-pattes, la prise de judo qui surprends. Je mets la tête de l’auditeur au-dessus du puits, et le puits est sans fin, avec des bouts de galaxie dedans. Enfin, dans le meilleur des cas, parce que souvent courir après l’idéal et la perfection, c’est se retrouver pris dans ses propres filets, dans l’impossible. Enfin quand même faut choisir à un moment, faut que je les decide ces paroles, bordel!
Je vais peut-etre proposer plusieurs version en mp3, et voir les réactions… éhé.. bientôt surement, obligatoirement.

Temps suspendu

Le danger et l’attente. L’animal instinctif se réveille au contact de la peur. Il dicte ses priorités immédiates, stratégie de survie, et tout ton corps suit, s’unifie, tremble sous l’ordre impérieux. Impossible de s’éparpiller, nous avons besoin de tous nos éléments pour faire face à l’angoisse. L’animal n’a pas parlé, il a frissonné à l’idée de la perte, et cela suffit pour que les stratégies secondaires, superficielles s’effacent, comme si elles n’avaient jamais existées. Subsiste la survie, subsiste le temps suspendu, au-desssus du carrefour de la résolution: en bas vers l’incompréhensible et la douleur, et à quelle degré, en haut vers le souffle retrouvé, et plus loin vers un futur animal apaisé. La peur de te perdre fait ressortir d’un blanc aveuglant, et aussi un peu inquiétant, l’essentiel: toi et moi.

Appel à souscription

“Et soudain il pris conscience qu’il n’était pas seul. Perdu dans des pensées qui ne menaient à rien d’autre qu’un vide désolant, il ne s’était pas rendu compte qu’une foule de gens l’entouraient, tout sourire. Relevant la tête, il les reconnût aussitôt, il y avait des amis de longue date, des nouvelles connaissances rencontrés au détour d’un concert, des acheteurs du premier album devenus amis, et ainsi de suite.. Tout naturellement, il se dit:”Et si je faisais appel à la générosité des ces fantastiques zetres zumains pour m’aider à finir de financer mon deuxième album? Carrément? Sans vergogne aucune? oh?”
Et bé ouip, ceci est donc le lancement d’un appel à souscription. Le prix plancher est de 10 euros, et le maximum est de 11,5 millions d’euros (parce qu’au-delà le banquier de l’asso risque d’avoir une syncope fatale, ça m’embeterait), et cela fait de vous evidemment l’heureux possesseur du futur album, et ce avant tout le monde, y compris des membres du gouvernement qui pourtant ont le bras long, c ‘est dire le privilège. Dans un premier temps il s’agit de me mailer, pour que l’on rentre en contact dans la vie réèlle et que je vous apporte toutes les précisions qu’est en droit de demander un Gentil Bienfaiteur (planning de l’enregistrement, détail de la structure de production, etc… ). La date de sortie est prévue en avril/mai.
Voili.

le pourquoi du carré

Un cerveau carré c’est pas courant. Pourtant c’est bien utile. Ca peut servir, nettement plus qu’un cerveau rond. De table par exemple, de fenetre de HLM, de dé à 6 faces, d’ecran d’ordinateur. D’ailleurs j’ai choisi cette dernière option, ce qui me permet de visualiser ici-même tout un tas de pensées désorganisées mais spontanées, comme des fourmis roses dans un terrier encéphale. Idem pour ceux ceux qui traineront dans les parages (merci d’essuyer vos yeux sur le pavé numérique avant d’entrer) – poussez fort et vous serez carré avec moi, alors nous pourrons échanger nos missives. A part ça ce blog est là pour papoter, en attendant l’ouverture de la salle de spectacle Jukozone.org, bientôt rempli d’un nouvel album et autres sécrétions.

Pendant ce temps à la surface de Titan…

En ce moment à la surface de Titan, un artefact humain disparaît lentement. Du métal, du plastique, un ensemble de matière manufacturée totalement extra-titanesque, une preuve de notre existence à cette planète qui sans doute s’en fout un peu. Nous sommes lentement en train de disparaitre de sa surface , dans un probable océan d’hydrocarbure, nous venons de créèr un évènement sans précédent dans le système solaire, Titan nous a rencontré. Et puis déjà nous, corps étranger à la surface d’une planète inconnue, trace passagère mais spectaculaire d’un autre monde, le notre, déjà nous disparaissons, seuls dans un froid inimaginable. Bientôt il n’y aura plus rien, plus que le chaos immuable de rochers et de blocs de glace. Je pense à ces feuilles d’or qui en ce moment même subissent des rafales de vent titanesques (bien sûr), se disloquent petit à petit, se couvrent de givre et de poussière jaune. La sonde ne ressemble plus à une sonde mais à un amas de cailloux étranges, elle se fond dans le paysage extraterrestre. Je vois le bouclier thermique renversé sur le sol gelé. La différence de température créè un nuage de vapeur. Quel bruit a fait la sonde en percutant Titan? quel bruit maintenant fait le vent à travers ses tubes métalliques éparpillés entre les cailloux? Grâce à cet objet inanimé nous sommes présents sur Titan, un peu de notre humanité, version esclave de métal, s’y est posée.
J’aurais pu dire une sonde solitaire sur un sol titanesque…