Confiture

Ce matin merz en fond sonore grâce à Sylvain. Avant, les mures sauvages et ton sourire de toute petite suédoise ont ravi nos papilles au réveil. Rien n’est perdu car nous jouons à un jeu sans perdants.

Vital

vital
Puisque, concernant mon blog et ma musique, le mot “vital” a été laché, et qu’en absence de preuve contraire je veux bien manquer d’humilité et le croire, ce mot, sincère, et bien je reprends les choses.
Puisque personne ne le fera pour nous, magnifique titre de Mendelson, groupe que j’ai croisé virtuellement sur le web (sans qu’il le sache), et au moins pour revendiquer une certaine noirceur, et bien soyons frère de rien. (Rien que la photo en laissera rêveur plus d’un me connaissant).
Oui, puisque personne ne le fera pour nous, seule et dernière raison continuer.
Parce que pour ce qu’il en est d’être lu voire écouter à une échelle décente, c’est une autre affaire, classée, passée. Faut savoir descendre de l’échelle quand on en voit pas le bout. Jacob t’es sympa, mais allez zou au lit sans diner. C’est carême pour longtemps!

Variation autour d’un Spin

La membrane spin lentement s’étire sur mon visage, glisse comme le voile d’une veuve, sans bruit, et tombe sur le sol de ma chambre au ralenti avec une légère ondulation. Les hypothétiques viennent de me libérer, ils m’ont conservé ainsi pendant plus d’un an, coupé de l’univers exterieur, où le temps s’accélèrait, tandis que le mien gelait.
Ils m’ont protégé, peut-être, d’une disparition certaine. Je ne sais exactement dans quel but ils me rendent maintenant à mon espace-temps, ils me synchronisent avec le présent commun. J’étais passif, ils étaient dieux. Mais je revis. Ma vie prolongée je l’espère pour le meilleur.
Spin

Terre! Terre!

Le grand débarquement sur notre petite planétepersonnelle a eu lieu. Freya est là, reçu 5 sur 5. Areuh areuh sur la Terre, le grand voyage du Dehors commence pour toi et nous!

Magie

Je me suis approché du corbeau. Il s’est envolé, et au même moment une cloche au loin a sonné. Trivial s’est effacé, Magie s’est dévoilée. Est-ce une simple vue de l’esprit, ou, ce qui revient au même, une superstition? Suspendu en équilibre sur le fil rationnel, je me balance de droite à gauche au-dessus des ombres. J’aime ces petits rappels à l’ordre magique.

Un peu d’air..

Allez, avant de disparaitre qqs semaines, je laisse ici un peu de piano solo. C de la pure impro pas retouchée (avec des morceaux d’erreurs sous les doigts). Le jour où il y en aura suffisamment, et bien il y en aura suffisamment…que dire de plus?
Parfois nu sous le piano ça fait du bien.
@+ tous

[audio:http://juko75.free.fr/jukozone2/player/mp3/pianosolo1.mp3]

Bref briefing

Allez, une bafouille une fois par mois c déjà pas mal non? Surtout que comme bcp de blogeurs je ne sais pas si j’ecris dans le vide .. Mais zallez, continuons. Je me replonge dans l’écriture musicale ces derniers temps (je veux dire l’aspect technique, savant, impressionnant, respectable, à la baguette, etc..) pour une partie du projet de comedie virtuelle (2 chansons en rapport sur mon site – faut pas hésiter à y faire un tour). ET pour qqs chansons plus intimes. J’ dissèque Claudio Deboussy, Berlioz, mon pote Igor S. (dropping name).Ils assurent – j’essaie de comprendre comment ça marche, et j’en capte une infime partie – mais c rigolo.
Et puis écrire de la musique, au sens littéral, n’a rien d’un exercice intellectuel. La partition est une chose vivante, il s’agit de ne pas l’oublier parfois. JE trouve au contraire très rock’n roll et poétique cet espèce de méthode frankenstein de papier – it’s alive, it’s alive!
Et puis ça me fais changer (un peu) d’air musicalement. Donc attention les oreilles, la séance d’enregistrement est prévue mi-septembre. Be ready for the Juko Symphonie! – ce type est dangereux.
PS
Je sens que je peux faire mieux que Michelle Torr et les choeurs de l’armée rouge

l’histoire du serpent de troie

A quoi ça sert de faire sa propre musique? Je ne cherche pas à apporter une réponse personnelle définitive à cette (grande) question. Seulement je constate apres coup dans mon cas certaines tendances lourdes on va dire, certains schémas répétitif de positionnment (ça parait bien intellectuel tout ça). Je constate donc (apre coup hein!) que ma musique s’inscrit contre la vision dominante – qui est en gros “chanson française séduisante qui berce et qui doit surtout rester dans le second degré”. donc j’en rajoute parfois une couche par esprit de contradiction (pour moi une forme de rebellion masquée) dans le dark-je-parle-de-ce-dont-on-ne parle-pas. Oui, je crois que définitivement ce sont ces interstices qui m’interessent, par necessairement pour faire peur, mais parce que je trouve que sur une planète vivante et variées (j’ai pas dit variétés!) toutes les couleurs ont droit de cité – ce qui bien evidemment dans le jeu des pouvoirs en place et hors place n’est pas du tout gagné d’avance. En imaginant un monde culturel où l’expression dominante serait du goth sanglant hermetique, je crois que je ferais sans complexe et avec force et vigueur de la chanson permier degré rigolote.
Le mot d’ordre inconscient de la méthode dominante est toujour le cheval de troie. Chuis obscur ce matin? C sUr. je veux dire c certainement suicidaire de ne pas utiliser les memes méthodes qui ont fait leur preuves (pour qui? pour ceux qui ont pris le pouvori des micros?) cad prendre le public dans le sens du poil, séduire, et apres avoir gagner sa liberté enfin devenir soi-même, comme hulk qui déchire sa chemise une fois dans l’arène. Ca se défend. Moi j’y arrive pas, et j’en serais certainement le premier heureux de me rendre capable de ces “faiblesses” – paradoxe. Heureux because ma posture un rien rigide de rebellion limitée ne me procure que peu de satisfaction en terme professionnel jveux dire- mais bcp en terme narcissique certainement…
bon, je vais boire un aut café passke là je me noie dans l’eau du boudin, le serpent me mord la queue et tout ça est un peu douloureux!
bises

L’homme sans qualités, de R.Musil – pretexte

J’ai enfin osé me lancer dans ce livre il y a peu, et même si c’est à avaler avec précaution, qqs pages par jour pas plus, c’est un choc. Il y a une telle compréhension, sur le mode poétique souvent, des mécanismes à l’oeuvre dans une société corrompue, vaine, dans les rapports humains distordus, dans ce qui peut germer en nous de desespéré et dangereux sur le terreau gris de l’ennui, de l’égoisme, que ce livre semble avoir été écrit hier pour aujourd’hui. Même s’il décrit la société autrichienne aveugle à sa chute imminente à la veille de la première guerre mondiale.
Je trouve l’idée d’etre “sans qualités” tres subversif, toujours actuel puisque les cases/box/cellules où l’on se case pour boxer nos cellules sont de plus en plus petites et inconfortables. Quelle bombe que de pouvoir répondre à “Mr, combien des qualités? (comprendre quelles fonctions, emplois, pret-à-penser, t-shirt, divisions blindés, etc…), “moi? aucune. Je n’ai aucune qualité”.
Alors devrait suivre “Aucune qualité, oui. Et maintenant?”
“d’où, chose remarquable, rien ne s’ensuit…”, répondit Musil. (je déforme et j’arrange à ma guise, sisi)
Pour revenir sur ce tableau d’une société entière (voire à l’echelle d’un continent) qui va droit dans le mur (barbelé), perso ça me fait penser à qqchose, non?
Prenons, un cas au hasard. Le cas “Aujourd’hui”.
Il y a une telle convergence (ce mot qui dans un autre contexte fut utilisé avec des amis pour tenter de dépasser nos clivages culturels- je préférais cette version) de visions autoritaires dans le monde, une conception des rapports humains comme de seuls rapports de force, une telle frustration généralisée, une non-écoute permanente, des toupies qui s’affolent, des robots qui crachent leur huile sur les arbres en fleurs, des convois de voitures fumantes qui foncent sur les poussettes, des psychopates assis sur des bancs merdeux qui dodelinent de la tête comme des poupées sans piles, des pères fouettards qui fouettent et refouettent leur progéniture avec un large sourire en criant je t’aime ( de quoi créer de belles générations schizoïdes), “et pour noêl le ministre t’offre une cellule”.
En gros comme d’hab nous ne savons trop quoi foutre de notre instinct de liberté. C’est toujours la même bombe.The real terroriste is inside. Alors on s’enferme les uns les autres. “Ca s’ouvre de l’intérieur ou de l’exterieur?”, disait le geolier un oeil collé sur le trou de serrure…
C’était ma vision apocalyptique du matin, un rien bordélique, normal la caféine n’a pas complètement agi. Ceci dit bon ptit dèj à tous!
Et j’entrevois une très belle aube personnelle, alors rien n’est perdu, suffit de pas jouer!

Tombé dans la nuit

Traverser le bois la nuit tombante. Les odeurs de terre chaude me replongent dans le ventre de mon enfance. La musique s’entrechoque aux silhouettes étranges des arbres mutants dans la pénombre, je vois dans ces nuages enracinés un monde inconnu qui se découvre, des visions pointillistes m’assailent comme une pluie de pollen. Pas de doute, il suffit d’un claquement de doigt et d’un chemin de terre pour partir dans la brousse…

le site est ouvert

Allez mesdames et messieurs, venez faire un tour dans la jukozone! A voir et à entendre (et à manger?)! pleins de belles choses, et des moins belles, mais surtout vivantes. Le vivant n’a que faire des catégories, il bouge, crache, donne, reprend, allez zou, come on!

Les nourritures multiples

J’ai reçu contre mon cd de la part de 2 amies des gateaux! Je trouve le mode de l’échange très sain, nourriture spirituelle contre nourriture terrestre, j’aime beaucoup. Donc si vous avez des idées de ce genre, voire n’importe quel type de nourriture, ma galette est pour vous!
Miam, de la musique!
[audio:http://juko75.free.fr/jukozone2/player/mp3/tribalmix-moneyedit.mp3]

Sweet dreams are made of this

Je regarde des photos de mon ancien lycée, et je me fais rattraper comme un bleu par mes souvenirs armées d’épée en plastique. J’ai beau galopé dans le désert adulte, les indiens adolescents sont trop rusés pour moi. PEut-etre parce qu’ils avaient la classe, l’insouciance sauvage, la naïveté des prairies à perte de vue.
Les pétards me pettent dans les doigts, je me prends des chataïgnes dans la tronche, les filles en ont marre et évite ces batailles puériles dés le collège, “sweet dreams” est sorti. Sur les photos de classe, année après année toujours le même décor, les mêmes arcades en brique. Et ces visages qui restent familiers, comme croisés hier au même endroit dans la cour. Croisés à l’age plastique, où un rien imprègne définitivement la mémoire, sous l’émotion vitrifiante. Rien depuis? Si, énormément bien sûr, mais certaines sédiments avec le temps ont le pouvoir d’être ici et là-bas simultanément, or et carbone, fossile et en un seul regard aussi vivant qu’un des multiples présents. un cadeau un fardeau parfois, un bigbang. Tant de choses sont nées à ce moment, nées de petits riens dans ce théatre où nous pensions infiniment naïfs ne jouer aucun mensonge encore , nous tentions d’être nous-même adolescent si sensible, pur et entourbillonné… Tant de promesses faites dans le silence intérieur quasi-religieux, des promesses dans la rage, dans la colère, dans les pleurs, dans les cimetières, sous la pluie, sous un walkman (qu’estce donc?!..), en séchant les cours, en montant à la capitale, fausse fugue à droite à gauche, rendez-vous parfumé manqué éternellement, rose fanée, élan lointain des causes pures si iréèlles maintenant et pourtant quel carburant! Intact, tout cela est intact, je ne suis qu’un oignon, et chacun de mes moi passé est une pelure! Il suffit de s’éplucher en versant quelques larmes douces pour se rencontrer dans la cour de recré, comme au jour des premiers amis.

Pigeon voyageur

album Zones d'ombre
Des cartons, encore des cartons, remplis de cet objet d’une autre époque, le cd. Pour moi ce sera certainement le dernier sous cette forme, en tous cas autoproduit.Voilà, ce sont mes pigeons voyageurs ultraplats, je vais les envoyer comme des freesbee aux 4 coins de mon monde, et nous verrons quels messages ils me ramènerons dans leurs becs en plastique. Un flyer peut-être? des messages de paix, des déclaration de guerre? …. Fly litte plastic bird, je scrute!

I’m back

bouleau
Me voilà de retour ici dans ce grand vide intersidéral de mon blog, où mes seuls interlocuteurs s’appellent “texaspoker, casinobidule et autres promesses de viagra miracle”. En attendant le retour d’humanoïdes plus enclins au dialogue (quoique le pire étant qu’il y a des humanoïdes derrières ces pluies de spam, car je persiste encore à croire que le monde n’est pas discrétement géré par des robots cachés sous terre, mais il est vrai qu’on peut se poser la question), en attendant votre retour consécutif je l’espère au mien, quelques nouvelles de nos étoiles. J’ai donc enfin pris la décision d’arréter de bosser sur mon nouvel album et d’envoyer le tout au pressage (cad d’en faire un bel objet transmissible). Rien n’est parfait, et puis à force cela devenait un mur de son infranchissable pour continuer d’autres projets, dont acte. Corrolaire à tout ça, je vais mettre en ligne bientôt (avant l’apocalypse, car akoibon parfois!) le nouveau site, avec pleins de belles choses, et tout ça. A tout de suite donc.

LA SACEM ET SES SOCIÉTAIRES: RÉAGIR

Vous êtes sociétaire à la Sacem (ou vous êtes en relation avec des personnes dans ce cas)
Vous ne vous appelez ni Renaud, ni Manu Chao (pour des raisons diamétralement opposées…)
Vous en avez assez de l’opacité de cette structure et des promesses non tenues d’une meilleure communication (cf. les journées de discussion et d’information par branche musicale, une seule concernant la musique symphonique a été tenue en avril 2004, d’autres étaient prévues, depuis, rien… )
Vous êtes en désaccord avec sa politique culturelle notamment concernant son alliance avec les majors et le gouvernement à propos du P2P
Vous condamnez sa participation à la politique aveugle et stupide de répression des téléchargements appelés à tort “pirate”
Vous pensez que la Sacem, de plus en plus, ne représente et ne bénéficie qu’aux gros (éditeurs, auteurs et artistes),
Vous pensez que nous sommes nombreux à critiquer cette situation bloquée, et que pourtant nous demeurons invisibles, en dehors des “habituésé des médias”

ALORS IL EST TEMPS DE FAIRE ENTENDRE NOS VOIX, D’UNE MANIÈRE OU D’UNE AUTRE (un devoir pour des musiciens non?! 😉
NOTAMMENT LORS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE JUIN POUR L’ELECTION DU CA!

ACTIONS PROPOSÉES
– Investir l’assemblée générale pour les prochaines elections du CA le 15 juin 2005 à 14h30 (Hotel Méridien, porte maillot)… Et raler haut et fort.

– Ne voter massivement à cette occasion que pour des candidats qui se prononceront clairement pour une autre politique culturelle. Les candidats n’ont pas de programme, mais un CV qui sera bientot en ligne.

– Harceler les candidats pour qu’ils précisent leurs points de vue sur les problèmes précités.

– Dans le cas où aucun candidat ne corresponderait à nos critères, chercher parmi nous ceux qui sont éligibles et qui sont prêts à aller au charbon.

-Mettre régulièrement la Sacem en face de ses responsabilités d’informations (depuis quelques temps claironnées haut et fort), les prendre au mot. Les réponses tournent vite court, au mieux ils ignorent eux-même le véritable contenu des informations officielles (par exemples de la Lettre mensuelle), au pire un silence éloquent vous répondra…
Exemple:
Chacun de nous peut se présenter à la Commission prévue à l’article R321-6-3 du code de la propriété intellectuelle. Or cette commission n’a jamais siégé, c’est une “obligation légale” et son objectif semble confus pour les gens de la Sacem (ceux que j’ai eu au téléphone). A priori, le seul pouvoir de cette commission est d’autoriser ou non un sociétaire qui en fait la demande d’accéder à des documents internes à la sacem. Un possible cheval de Troie?

– Se renseigner sur ce que proposent les sociétés de gestion de droits d’autres pays européens, notamment concernant le p2p. Jouer sur le chantage d’un départ massif? Nous ne pouvons supporter plus longtemps d’etre les otages muets d’outils dépassés par les événements (sacem, majors, ministre de l’industrie).

– Discuter de l’eventualité d’une association avec les adhérents de la Spedidam et de l’Adami (qui souvent se confondent avec ceux de la sacem), 2 organismes qui ont au moins comme qualité d’écouter leur base, et de proposer des solutions au P2P un peu plus nuancées et réfléchies.

POUR COMMENCER LES DISCUSSIONS:
JE VOUS PROPOSE DE VOUS INSCRIRE À LA LISTE DE DISCUSSION EN ENVOYANT UN MAIL À:

nosvoix-subscribe@jukozone.org
(FAITES TOURNER L’INFO A VOS CONNAISSANCES POTENTIELLEMENT CONCERNÉES!)

OU

EN ME RÉPONDANT POSITIVEMENT À CE MAIL ET JE VOUS INSCRIS MANUELLEMENT.

NOUS POURRONS ALORS COMMENCER À DISCUTER SUR: nosvoix@jukozone.org

Ce sont des pistes de réflexions, certainement incomplètes, et pour l’instant je ne représente que moi-même. Mais j’ose espérer ne pas être seul en ce moment à me sentir l’alibi et l’otage d’organismes censés défendre mes droits.
Que nos voix fasse bouger les choses! 😉

@ bientôt
Juko
PS: s’il existe des initiatives de ce genre de “petits” sociétaires, je veux bien en être informé! Vu l’actualité, y’a des chances! Mettons en commun nos efforts!

Shoah

J’ai été dimanche matin à l’inauguration du mur sur lequel sont écrits les noms des 76000 morts juifs de France exterminés par les nazis. Parmi les noms, la majeure partie de ma famille du côté de ma grand-mère. Dans mon histoire familiale, l’holocauste occupe et occupera éternellement une place à part, définitive, obligatoire, parfois étouffante. Plusieurs personnalités ont parlé de la shoah (et une bonne partie a été recouvert par le bruit des cloches d’une église toute proche, dimanche c’est messe quoiqu’il arrive, étrange collision evidemment involontaire), mais comme on parle entre gens d’une même communauté rassemblés un instant par la même souffrance, sans façons, en toute intimité, entre nous. Ce “nous” m’est étrange, m’est nouveau, je ne suis pas juif (au sens où je n’ai suivi aucun rituel ni éducation religieuse en rapport), je ne sais pas ce que veut exactement dire ce mot (comme il y a 60 ans mes arrières-parents qui ont “re-découverts” leur judaïté), hormis qu’il signifie pour moi, et depuis longtemps, et seulement, “lié-par-l’holocauste”. Ainsi à la prière pour les morts (kaddish?) dite par le rabbin, ce chant intime et brut qui en chaque personne présente (2000) réveillait le souvenir des morts, j’appartenais un instant, que je le veuille ou non, à la communauté des Juifs, ceux-qui-ont-connus-l’enfer. Et au devoir de mémoire et de transmission qui est définitivement le notre, et qui devrait être celui de tous. En fin de compte, nous sommes tous juifs, rwandais, cambodgien, bosniaque. Hier pour “nous”, aujourd’hui et demain pour d’autres. Avec mes moyens, écrire et créèr pour d’autres futurs.